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Monographie d'organisations paysannes au Burkina Faso, acte 2

La deuxième organisation paysanne que nous présentons est l'Union des Coopératives Agricoles de la Vallée du Sourou.

L’Union des Coopératives Agricoles de la Vallée du Sourou est l’une des organisations les plus importantes de la région de la boucle du Mouhoun au Burkina Faso. 

L’UCAVASO relève d’une initiative paysanne de regroupement des coopérateurs en dehors des périmètres afin de défendre le prix du riz. Son origine remonte dans les années 1992-1993 où trois coopératives créent un bureau de coordination, puis en 1995 est mis en place un bureau de concertation entre quatre coopératives, pour enfin aboutir à une fédération de toutes les coopératives.
Formellement, l’UCAVASO a vu le jour en 1997. L’union regroupe de nos jours 11 coopératives agricoles et l’union provinciale des pêcheurs du Sourou. Elle compte un peu plus  de 2000 adhérents et exploite environ 2300 hectares sur les 3700 hectares aménagés. Le siège est situé à Niassan, département non loin de Tougan chef lieu de la province du Sourou.  L’union produit essentiellement des céréales (Riz, Blé, Mais) et des légumes (tomate, oignons, haricot vert, pomme de terre)
L’UCAVASO (Union des coopératives de la vallée du Sourou), structure technique et politique de coordination issue d’un projet de l’AMVS (Autorité de la Mise en Valeur de la Vallée du Sourou) datant des années 1990, travaille à la définition de règles communes pour la production et la commercialisation (fixation du prix de vente des principales denrées).
Concrètement, l’UCAVASO joue « le rôle de charnière entre les réseaux courts de l’économie locale et les réseaux longs du pouvoir national et des marchés internationaux »[1]
Parmi les partenaires internationaux de l’UCAVASO, on note MISTOWA (Network of regional market information systems and trader’s organization of West Africa). Dans ce sens, Bin (2008) affirmait ceci : « MISTOWA joue un rôle incontournable en atténuant le contraste excessif entre la daba, la pioche qui sert à cultiver l’oignon et le réseau Internet qui sert à leur vente. »  
Sur le plan de la production, l’UCAVASO  contrôle une production moyenne d’environ 30 000 t/an. Cette production est écoulée sur trois grands marchés d’envergure nationale et voire internationale (Gouran, Dî et Néhourou) qui sont fréquentés par de gros camions venant de Ouagadougou, Bobo, Koudougou, Ouahigouya, Yako et Dédougou.
A ces marchés s’ajoutent le marché de Niassan dont les informations sont disponibles sur la plateforme Esoko de l’ONG Afrique verte (www.esoko.com)

Sur le plan des difficultés, l’union fait face essentiellement à des difficultés de  financement qui limitent les activités de production des coopératives
Egalement les retards d’enlèvement et de payement entravent l’écoulement des productions agricoles.

Références
Bin (2008), la vallée du Sourou : entre agrobusiness et autonomie locale, Institut de géographie, Géocarrefour, vol.84
INSD (2008) Monographie de la province du Sourou
www.esoko.com



[1] Sara Bin, la vallée du Sourou entre agrobusiness et autonomie locale                                               

Monographie d'organisations paysannes au Burkina Faso, acte 1

Par cette série de monographie, nous ambitionnons présenter un bref aperçu de quelques organisations de producteurs qui font la fierté de l'agriculture Burkinabè.
La première OP que nous presentons est la Fédération Nian Zuen (ex FEPASSI)


la FNZ est une importante organisation de producteurs au Burkina située dans la province de la Sissili dans la région du Centre Ouest du Burkina Faso qui existe depuis plus d’une dizaine d’années mais qui a été reconnue officiellement en 2003. Elle compte actuellement cinq unions départementales (Boura, Biéha, Léo, To ; Sily) et totalise plus de 4760 membres. Les objectifs de la FNZ se trouvent assez bien résumés dans le document de « Plan d’Orientations et d’Actions »
Ce Plan d’Orientations et d’Actions (POA) de la FNZ est articulé autour de cinq (5) axes d’activités qui sont :
-       Renforcer les capacités d’organisation, de planification, de suivi et d’évaluation au sein de la Fédération
-       Renforcer les capacités d’organisation des producteurs pour un meilleur accès au marché
-       Améliorer la production agricole par des actions d’intensification auprès des producteurs membres de la FEPPASI et contribuer à la gestion durable des ressources naturelles à travers des actions de sensibilisation et de plaidoyers
-       Augmenter les revenus des producteurs et productrices à travers le développement d’activités génératrices de revenus liées à l’exploitation et à la valorisation des ressources forestières.
Sur le plan des ressources, les ressources humaines actives de la FNZ comprennent d’une part les membres du bureau exécutif, soit 7 personnes au total qui assurent l’exécution des affaires courantes de la FEPPASI et d’autre part le personnel de l’équipe technique composée de 3 agents salariés.
Quant aux  moyens financiers, ils comprennent d’une part les financements extérieurs dont le principal partenaire est la Coopération Suisse, ainsi que d’autres partenaires tels que IICD (Institut International pour la Communication et le Développement) et de nos jours le consortium Connect for Change (C4C) et d’autre part les fonds propres constitués essentiellement de :
-       les frais d’adhésion à raison de 30.000 F par union ;
-       les cotisations annuelles à raison de 50 000 F par union
Sur le plan des activités, une lecture du rapport d’activité 2005 montre que  la Fédération a mené depuis sa création des actions de grande envergure au profit de ses membres. Ainsi, à titre illustratif, on peut citer l’introduction des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) grâce au partenariat avec IICD qui a renforcé les capacités d’information d’une part entre les producteurs et d’autre part entre les producteurs et les partenaires au développement. On peut aussi citer le renforcement des capacités d’organisation des producteurs pour un meilleur accès aux marchés et  l’augmentation des revenus des producteurs et productrices à travers le développement des activités génératrices de revenus liées à l’exploitation et à la valorisation des ressources naturelles. Dans le cadre de cette deuxième illustration, en 2006, la fédération a élaboré deux documents de stratégies sur la commercialisation des céréales et sur la transformation et la commercialisation des graines de néré et de karité. A la campagne agricole 2005, 22 variétés différentes de maïs et de niébé ont été expérimentées en collaboration avec la recherche agricole nationale. Cette expérimentation a permis d’augmenter les rendements de certaines variétés de maïs tel que Obatampa. Cette variété qui donnait 3,5T/HA est passée à 7T/H par une application correcte de l’itinéraire technique.
Une bibliothèque a aussi été mise en place. Elle comporte des documents utilitaires en langues locales : nuni, mooré et sissala. Il s’agit des documents sur la production agricole, les organisations paysannes et la décentralisation.
Les unions membres de la FNZ couvrent une  trentaine de marchés locaux dont la périodicité varie de 3 à 7 jours. Les plus importants sont: Leo, To, Bieha, Nessira et Boura. Les transactions sur ces marchés portent sur le commerce de divers produits et articles, de l'igname, des céréales, de l'arachide, des noix de karité, etc.
Ces différents marchés sont aujourd’hui en passe d’être couverts par le Système d’Information des Marchés (SIM) développés par l’ONG Afrique Verte Burkina et les informations sur ces différents marchés seront bientôt disponibles sur la plate forme Esoko de Afrique Verte (www.afriqueverte.org)

Références
INSD (2008), Monographie de la province de la Sissili
Rapport d’activité 2005
www.feppasi.org
www.afriqueverte.org

Politiques agricoles, TIC et milieu rural au Burkina Faso: une revue de littérature

Introduction

Au Burkina Faso, le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. Ce secteur constitue la principale source d’emplois et de revenus pour plus de 80% de la population active. Les activités agricoles participent environ à hauteur de 40% à la formation du PIB (agriculture, élevage, foresterie et pêche).
De nombreuses politiques agricoles ont été élaborées au fil des années par l’Etat burkinabè afin de booster le développement de ce secteur.
En effet, en allant du programme d’ajustement du secteur agricole (PASA) à la stratégie de développement rural (SDR) en passant par la stratégie de croissance durable des secteurs agricole et de l’élevage et la lettre de politique de développement rural (LPDR), le Burkina Faso ambitionne à terme réduire de façon considérable la pauvreté rurale.
Aussi, depuis quelques années l’essor fulgurant des TIC et leur diffusion rapide dans le milieu rural ont convaincu les gouvernants à étudier dans quelles mesures ces TIC peuvent contribuer à l’atteinte plus rapide des objectifs visés.
Ce rapport fait tout d’abord le point des différentes politiques agricoles au Burkina Faso, les visions et stratégies ainsi que le bilan de leur mise en œuvre, ensuite un état des lieux sur les caractéristiques générales du développement du milieu rural burkinabè est présenté et enfin une évaluation de l’utilisation des TIC dans la promotion du développement économique rural au Burkina Faso est faite.

1ère  PARTIE: LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO: LE SCHEMA DIRECTEUR DU SECTEUR RURAL


I.                Les objectifs généraux de développement du secteur


Le gouvernement du Burkina Faso a mis en œuvre une série de reformes visant à créer les bases d’une croissance accélérée en améliorant les conditions de vie des populations et en développant une agriculture durable.
Au niveau de l’agriculture, les principales politiques et stratégies se sont traduites successivement par le Programme d’Ajustement Structurel Agricole (PASA), la stratégie de croissance durable des secteurs agricole et de l’élevage et par la nouvelle stratégie de développement rural à l’horizon 2015. Parallèlement,  le pays a adopté depuis 2000 le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) qui vise à assurer une croissance économique durable, équitable et de qualité. Cette stratégie a fait l’objet d’une révision en 2003.
Aujourd’hui, les CSLP ont laissé place à la Stratégie de Croissance  Accéléré et de Développement Durable (SCADD) et cela depuis la dernière révision du CSLP intervenu en 2009. La SCADD, tirant les leçons des expériences du Burkina Faso, se veut être une stratégie de développement durable où l'Etat et le secteur privé, de même que la société civile, jouent dans un cadre partenarial renforcé des rôles complémentaires de moteur de la croissance et de réduction des inégalités dans la répartition des fruits de la croissance nécessaire à la gestion durable des ressources environnementales nationales.
Cette vision se traduira notamment par l'accessibilité équitable des Burkinabè : (i) à des infrastructures économiques en nombre suffisant et de qualité (routes, équipements de transformation, TIC, énergie) ; (ii) aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable et assainissement) ; (iii) à une sécurité alimentaire et nutritionnelle et (iv) à un niveau de revenu décent dans un cadre de vie sain.

Pour ce qui est du volet spécifique relatif au monde rural, la vision du développement rural tel que retracée dans le document de stratégie est celle d’ « un monde rural moins pauvre, jouissant d’une sécurité alimentaire durable grâce à l’accroissement des productions agricoles, pastorales, halieutiques, forestières et fauniques ».
Ainsi, suite à l’élaboration de la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) en 1992, le gouvernement du Burkina Faso a élaboré et adopté en mai 1992 un Programme d’Ajustement du Secteur Agricole (PASA) qui s’est traduit globalement par un ensemble de réformes et de mesures de désengagement de l’État des activités productives au profit des opérateurs privés. Les objectifs du PASA sont (i) la modernisation et la diversification de la production, (ii) le renforcement de la sécurité alimentaire et (iii) l’amélioration de la gestion des ressources naturelles.
De 1992 à 1996, la première phase du PASA a porté essentiellement sur la libéralisation de l’économie dans le secteur agricole et la réorganisation des services agricoles. A l’issue de cette période, le gouvernement s’est engagé à partir de 1996, dans la formulation d’une stratégie de croissance durable des secteurs de l’agriculture et de l’élevage.
Les grands objectifs de la stratégie de croissance agricole sont :
-        Accroître la production agricole de 5 à 10% par an au cours des 10 prochaines années ;
-        Contribuer à une croissance des revenus des exploitants agricoles et des éleveurs d’au moins 3% par personne et par an ;
-        Créer les conditions favorables à la disponibilité et à l’accessibilité des populations à une alimentation suffisante et équilibrée assurant une couverture des besoins caloriques de 2500kcal/personne/jour et une consommation de viande et « équivalent viande » de 21kg/personne/an ;
-        Généraliser la gestion durable des ressources naturelles par les communautés rurales.

II.            Les domaines d’intervention prioritaires


Pour l’élaboration de la stratégie de croissance agricole, le gouvernement du Burkina Faso a procédé à la réalisation d’un diagnostic approfondi des secteurs de l’agriculture et de l’élevage en juillet 1997. Ce diagnostic a débouché sur l’élaboration du Document d’Orientation Stratégique (DOS en décembre 1997) et du plan stratégique opérationnel (PSO en octobre 1999) qui traduit ses orientations en cinq (5) programmes prioritaires et six (6) filières.
-        Les programmes prioritaires transversaux concernent : la fertilité des sols, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la modernisation de l’agriculture, le soutien aux producteurs/opérateurs et à leurs organisations et l’appui institutionnel ;
-        Les six filières sont : les céréales (sorgho, mil, maïs, riz), le niébé, les tubercules (ignames et patates), le coton, les fruits et légumes et les oléagineux.

III.             Les orientations stratégiques


L’objectif global de la SDR à l’horizon 2015 est [1]d’« assurer une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d’un développement durable ».
Les principaux enjeux et défis identifiés pour le développement du monde rural sont de (a) renforcer la sécurité alimentaire, (b) augmenter les revenus des populations rurales, (c) assurer une gestion durable des ressources naturelles et (d) responsabiliser les populations rurales en tant qu’acteurs de leur développement.
Pour cela huit (8) principes directeurs et sept (7) axes stratégiques ont été identifiés
Principes directeurs
Axes stratégiques
1)     la promotion de la bonne gouvernance,
2)     le développement du capital humain,
3)     le renforcement du processus de décentralisation,
4)     la gestion durable des ressources naturelles,
5)      la prise en compte de l’approche genre
6)     la réduction des disparités régionales
7)     le recentrage du rôle de l’État et la responsabilisation des organisations professionnelles, des collectivités locales et des opérateurs privés
8)     le renforcement du partenariat entre l’Etat et  les autres acteurs qui interviennent dans le développement du monde rural.

1)        Accroître, diversifier et intensifier les productions agricoles, pastorales, forestière, faunique et halieutiques ;
2)        Renforcer la liaison production/marché ;
3)        Accroître et diversifier les sources de revenus ;
4)        Améliorer l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement ;
5)        Assurer une gestion durable des ressources naturelles ;
6)        Renforcer les capacités des acteurs et créer un cadre institutionnel favorable ;
7)        Promouvoir l’approche genre en vue d’améliorer la situation économique et le statut social des femmes et des jeunes en milieu rural.

Source : regroupé par l’auteur à partir du Document de stratégie de développement rural

IV. Bilan de la mise en œuvre


Les reformes mises en œuvre dans le cadre du PASA, ont concerné principalement deux volets : (i) la libéralisation de l’économie dans le secteur agricole et (ii) la réorganisation des services agricoles.
Selon l’analyse de Ouédraogo Souleymane[2] (2007), la libéralisation de l’économie dans le secteur agricole a abouti à la libéralisation de la commercialisation et des prix des produits agricoles (céréales traditionnelles, riz, graines oléagineuses) et à la privatisation de la quasi-totalité des entreprises publiques intervenant dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. A cela s’ajoute la suppression de la subvention sur les intrants agricoles déjà effective avant l’adoption du PASA.
La réorganisation des services agricoles qui s’est traduite par le recentrage des fonctions de l’État à travers la mise en place des structures déconcentrées, a été effective. Cependant elle n’a pas atteint ses objectifs en raison de l’insuffisance de ressources humaines en quantité et en qualité qui a largement limité les missions régaliennes surtout dans le domaine de l’appui - conseil et du suivi – évaluation.
Ces reformes ont eu pour conséquences entre autres une baisse des activités, voire un dépérissement des entreprises évoluant dans le secteur agricole, une exacerbation des contraintes de production agricole (approvisionnement en intrants et en équipements agricoles, commercialisation des produits agricoles). En effet, les acteurs non étatiques (organisations paysannes, opérateurs économiques, producteurs individuels, etc..) étaient insuffisamment préparés pour prendre la relève immédiate de l’État et le transfert accéléré de certaines fonctions, à l’occasion de la privatisation de sociétés publiques.
Quant à la stratégie de croissance durable du secteur agricole, La mise en œuvre  a été assurée soit directement à travers les différentes interventions du Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH), soit indirectement à travers les projets, les programmes (PNGT et PNDSA), ou dans le cadre des différents plans d’actions. Les principaux plans qui ont été mis œuvre au cours de la dite période sont : le plan d’actions pour la filière riz (PAFR), le plan d’actions pour le financement du monde rural, le plan d’actions pour l’émergence des OPA et le programme d’appui institutionnel.
Pour ce qui est de la stratégie de développement rural, sa mise en œuvre récente ne permet pas de tirer déjà un bilan.

2EME PARTIE: CARACTERISTIQUES GENERALES DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE RURAL AU BURKINA FASO


I.                La situation agricole au Burkina Faso, y inclus quelques statistiques
La situation agricole du Burkina Faso peut s’analyser d’une part à travers l’évolution des superficies et des principales cultures et d’autre part à travers l’évolution des niveaux de production.
Les superficies cultivables au Burkina Faso, sont estimées à 10 millions d'hectares (soit environ 30% de la superficie totale du pays). Seulement 3,5 à 4 millions d’hectares (soit le tiers) sont effectivement cultivées chaque année.
Les principales cultures sont :
-       Les céréales (sorgho, mil, maïs, riz et fonio) qui occupent près de 88% des superficies cultivées selon les années ;
-       Les légumineuses et les tubercules dont les principales cultures sont le niébé, le voandzou, la patate douce, l’igname. Elles occupent de très faibles superficies (environ 2% des emblavements annuels) ;
-       Les cultures de rente (coton, sésame, arachide, soja et canne à sucre) qui constituent des cultures d’exportation ;
-       Les cultures maraîchères (principalement la tomate, l’oignon et le haricot vert) et fruitières (principalement la mangue). Seuls le haricot vert et la mangue sont exportés vers l'Union Européenne.
L’agriculture au Burkina Faso est dominée par le système pluvial. Seulement 24 000 ha environ de terres, sont irrigués pour un potentiel irrigable de 233 500 ha dont 130 000 ha en maîtrise partielle de l’eau et 30 000 ha en maîtrise totale de l’eau. Les cultures irriguées sont le riz, la canne à sucre et les cultures maraîchères. Le riz est cultivé dans les périmètres irrigués. Le maraîchage est pratiqué également dans les périmètres irrigués et aussi dans de petits potagers individuels notamment en zone périurbaine. Ces dernières années, on assiste à la promotion de la culture de maïs irrigué (en saison sèche) à travers la petite irrigation.
Les statistiques de la Direction Générale de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DGPSA) nous donnent une idée de l’évolution des différentes productions agricoles.
Ainsi, au cours de la période 1995-2005, la production céréalière a progressé à un rythme moyen de 4,63% l’an, supérieur au taux de croissance annuelle de la population qui est de 2,4% l’an. Elle est essentiellement tirée par le maïs qui a connu une augmentation continue de la production de 10,67% en moyenne l’an et par le mil qui a progressé de l’ordre de 5,87%. Concernant les autres cultures vivrières, la plus grande augmentation revient à la patate douce dont la production est passée de 12 607 tonnes en 1995 à 70 815 tonnes en 2005 (soit un taux de croissance annuel moyen de 21,53%). La production du niébé a également progressé au rythme moyen de 6,67% l’an tandis que celle du vouandzou a baissé au rythme de 4,21% l’an au cours de la même période.
Quant aux cultures de rente, la croissance spectaculaire revient au coton qui est passé de seulement 150 451 T en 1995 à plus de 700 000 tonnes en 2005, soit un taux de croissance annuel moyen de 12,41% pour la dite période. Les productions d’arachide, de sésame et de soja ont également progressé à un rythme supérieur à 4% l’an renforçant l’élan de diversification des cultures dans les systèmes de production agricole au Burkina Faso.
D’une manière générale, l’augmentation de la production est due à l’accroissement des superficies révélant le caractère toujours extensif de l’agriculture Burkinabé et la nécessité d’intensifier les systèmes de production.

II.              Les contraintes et potentialités du milieu agricole au Burkina Faso


De nombreuses études ont analysé les contraintes et les potentialités du secteur agricole au Burkina Faso. D’une façon générale, ces études retiennent  les éléments ci-après :

Contraintes
Potentialités
L’insuffisance, l’irrégularité et la forte variation spatio-temporelle des précipitations avec une tendance à la baisse 
La prédominance du mode de production extensive avec le faible niveau d’intensification et de mécanisation des exploitations 
La faible liaison production - marché (faible valorisation des produits agricoles et le problème de la commercialisation des produits agricoles) 
Les fortes pressions démographiques sur les terres agricoles
L’exode rural qui prive certaines régions agricoles de leurs bras valides 
Le faible niveau des revenus ruraux et les difficultés d’accès au financement bancaire 
Les pesanteurs socioculturelles qui tendent à marginaliser les jeunes et particulièrement les femmes dans la société rurale
La faible fonctionnalité de certaines organisations des producteurs
Insuffisance de formation des producteurs agricoles 
La faible valorisation des résultats de la recherche agricole
L’insécurité foncière liée au régime foncier traditionnel
La dégradation des ressources naturelles et la baisse de la fertilité des sols 
L’enclavement du pays et ses conséquences sur le niveau des coûts des transports internes et externes
L’insuffisance de la maîtrise de l’eau  
Des possibilités pour l’irrigation sous-exploitées, seulement 12% des surfaces irrigables étant équipées
Des systèmes de production perfectibles
Une population particulièrement jeune (58% en dessous de 20 ans), ce qui représente un atout considérable pour l’avenir 
Une structuration dynamique des populations paysannes et des filières agricoles
Les concertations entre les différents acteurs des filières


III.            Les flux financiers

Le financement de l’agriculture au Burkina Faso est assuré en partie par l’Etat, les partenaires techniques et financiers et les institutions financières privées.
En général, les financements de l’Etat se font  sous forme de projets et programmes. L’état apporte une contribution en ressources propres et le reste des financements est trouvé sous forme de prêts, de dons et/ou de subventions notamment par des institutions internationales ou des pays par le biais de collaboration. On peut scinder les dépenses provenant du budget de l’Etat en deux catégories à savoir les dépenses de fonctionnement (agents, eau, électricité, etc.) et les dépenses d’investissement (construction de barrages, ….). La part du secteur rural dans le budget vaut en moyenne 25%.
Quant aux institutions financières privées, leur contribution est essentielle dans la mesure où elles interviennent directement au niveau des producteurs. On dénombre de plus en plus d’intervenants dans ces secteurs. Les domaines financés sont divers et vont de l’équipement à l’aide à la commercialisation. D’une manière générale on note que ces structures font de l’épargne – crédit mais aussi du crédit direct ou du préfinancement de production.  Les principales structures sont,
-       la Banque Agricole et Commerciale du Burkina (BACB, ex-CNCA), banque spécialisée issue d’une approche « banque agricole de développement » ;
-       la Banque Régionale de Solidarité (BRS-Burkina) qui a financé de nombreuses coopératives dans la région des vallées ;
-       les dispositifs de financement indirect, qui recouvrent les crédits octroyés par les sociétés agro-industrielles aux groupements de producteurs, dans le cadre de filières intégrées ;
-       les Institutions de Micro – Finance (IMF).
Enfin, on a les partenaires techniques et financiers. Les projets et programmes de développement rural au Burkina sont acquis soit par prêt, soit par dons ou subventions auprès des partenaires financiers. 
Le montant des projets et programmes en cours du secteur de l’agriculture s’élève à plus de 640[3] milliards de FCFA. Plus d’une trentaine de Partenaires Techniques et Financement (PTF) interviennent dans le financement de ces programmes. Les plus importants sont : la Banque Mondiale , la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Union Européenne (UE), la coopération Danoise (DANIDA), l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Islamique de Développement (BID), le Fonds Koweïtien pour le Développement Economique Arabe (FKDEA), la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), la Banque Ouest Africaine de développement (BOAD) etc.

IV.            La diversité des filières agricoles

Le document de Plan Stratégique Opérationnel (PSO) a permis d’identifier six filières de production végétale considérées porteuses : les céréales, le niébé, les tubercules, les fruits et légumes, les oléagineux et le coton. Le riz est dissocié des céréales sèches et constitue de ce fait une filière à part entière vu son importance.
En sus de ces filières, les filières sylvo – pastorales et de pêche sont d’une grande importance pour le Burkina Faso. Il s’agit surtout de la filière bétail/viande, la filière lait, la filière avicole, la filière cuirs et peaux, la filière bois-énergie, la filière gomme arabique et la filière poisson.

V.             Les principales opportunités pour la promotion des filières agricoles


Le tableau ci-après synthétise pour chaque filière agricole, les éléments d’opportunités de promotion.
filières
Opportunités de promotion
La filière céréales traditionnelles
Produit de grande consommation (70% des ménages) bénéficiant d’un soutien de l’Etat et des PTF.
Possibilité de croissance de la demande du fait du taux de croissance démographique
La filière fruits et légumes
Existence d’un fort potentiel de terres aménageables (plaines de Bagré et du Sourou)
Marché porteur surtout avec les pays européens
La filière oléagineux
Trois produits très porteurs (sésame, arachide et karité) avec une forte demande mondiale
Filière importante pour la lutte contre la pauvreté car concerne directement les femmes et les enfants
La filière niébé
Demande de plus en plus croissante aussi bien national qu’international
Démographie, urbanisation et changements des habitudes alimentaires sont favorables au niébé
La filière riz
Production nationale couvre seulement 30% de la consommation
Demande existe et est croissante, seulement 10% des terres cultivables sont effectivement mises valeur
Grande avancée dans la qualité des recherches sur le riz
La filière coton
La demande mondiale est très forte. Mais la forte variabilité des cours mondiaux constituent la principale crainte
Le Burkina Faso exporte 98% de la fibre produite vers des pays asiatiques et européens
Absence de grande filatures et d’usines textiles de grande importance en Afrique de l’Ouest.

3EME PARTIE : EVALUATION DE L’UTILISATION DES TIC DANS LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE RURAL AU BURKINA FASO

I.                Les utilisations des TIC dans le secteur agricole


Le développement des Technologies de l’information et de la Communication et ses usages tous azimuts n’ont pas échappé au monde agricole qui s’en est emparé dans des domaines multiples pour améliorer son univers. En parlant des TIC, on pense généralement à des nouvelles technologies: ordinateurs, Internet, téléphonie mobile, et autres. Mais il faut noter que les TIC incluent également des moyens pour la diffusion comme la radio et télévision. Et que les TIC peuvent être combinés avec des moyens d’information et de communication plus classiques comme les réunions physiques, les documents imprimés (journaux, dépliants, magazines, brochures, etc.), les tableaux d’affichage, le théâtre, etc.
Mis à part les scientifiques et les chercheurs, le secteur agricole compte une grande variété d'acteurs et de parties prenantes, comprenant les agriculteurs, les acheteurs, les agents de vulgarisation, les décideurs et les consommateurs finaux. À chacun de ces intervenants correspondent divers besoins et utilisations en matière de TIC, le dénominateur commun étant le partage et l’apprentissage de connaissances.
Les TIC sont d’une grande importance pour les organisations paysannes. En effet les agriculteurs ont généralement besoin d’informations sur les prix du marché, les prévisions météorologiques, les facilités de transport, les installations de stockage, les cultures et les maladies du bétail, ainsi que des conseils généraux en matière d'agriculture. Ces informations peuvent être fournies par le TIC de diverses manières.
 Dans le secteur agricole du Burkina Faso les TIC sont utilisé dans divers domaine notamment :
-       La diffusion d’information sur les prix et les stocks agricoles
-       La Visibilité et le marketing des produits 
-       Les échanges et le partage entre les producteurs
-       L’information et la sensibilisation des producteurs sur
les différentes techniques culturales

Utilisation des TIC pour la diffusion d’information sur les prix et les stocks agricoles

L’étude sur l’état des lieux des TIC dans le milieu rural réalisé par Ouédraogo et al. (2008) montre qu’il existe quelques systèmes d’informations sur les prix et les stocks de produits agricoles au Burkina qui utilisent les outils TIC à savoir des plates formes électroniques. L’objectif principal de ces systèmes est de permettre aux gouvernements et aux populations de mieux anticiper sur les fluctuations des prix et des produits, et d’ainsi contribuer à la sécurité alimentaire:
Comme exemple on a au Niveau national : La SONAGESS, le Bulletin électronique Afrique Verte, l’initiative TV KOODO, Le tradepoint de l’ONAC et la  plateforme m-mobile
Au niveau régional, nous avons les initiatives comme Tradenet, Manobi et MISTOWA.
L’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) possède également un dispositif qui s’appelle système d’information agricole régional (SIAR) dans le cadre de la politique agricole de l’Union.
Les producteurs utilise également le  téléphone surtout le mobile pour la recherche des marchés et pour s’informer sur le prix des produits agricole. La télévision et la radio sont également des outils TIC utilisé pour la diffusion d’information sur les prix et les stocks agricoles.
Mais il faut noter qu’il ne suffit pas d’avoir accès aux prix des marchés pour mieux commercialiser pour cela, il faut développer une compréhension plus profonde des mécanismes qui dirigent les marchés, de l’évolution des prix, des besoins des consommateurs, des motivations des acteurs sur les marchés etc. Il s’agit en général d’un travail en longueur. Ce travail est fait au Burkina par des structure tel que  Aprossa AV Burkina Faso ; CIR-B, Burkina Faso ; CIC-B, Burkina Faso.

Utilisation des TIC pour la Visibilité et le marketing des produits agricoles

En matière de visibilité et de marketing des produits du monde agricole, les TIC utilisés au Burkina par les producteurs sont les sites web, les dépliants, et les brochures.  Il faut noter que le Burkina comme la plupart des pays reflétant les mêmes physionomies sociales et économiques restent à la traîne pour plusieurs raisons : les acteurs sont très nouveaux sur le terrain des TIC ; il est coûteux de créer une plateforme web et l’expertise locale est rare.
On remarque en revanche que de plus en plus d’organisations construisent des sites webs, mais il existe beaucoup de lacunes dans la conception et  le suivi des plateformes webs.

Utilisation des TIC pour la Traçabilité et la  certification des produits agricole

Les producteurs utilisaient des   fiches et de cahiers pour assurer la traçabilité de leur produit surtout au sein des OP  qui veulent commercialiser. De nos jours plusieurs organisations paysannes numérisent leurs données dans des bases de données comme Access ou des tableurs comme Excel. Exemples : FEPPASI, APPROSA Afrique Verte Burkina
Certains OP ont commencé à utiliser des GPS pour mieux déterminer la superficie et la position exacte des champs de production. La formation à l’utilisation du GPS est relativement simple.  Exemple : Song Taaba (Productrices de Karité) au Burkina. L’association arrive grâce à cela à avoir la certification plus facilement de ses produits et à commercialiser à l’extérieur.

Utilisation des TIC dans les échanges et le partage de connaissance  entre les producteurs

Plusieurs outils TIC sont utilisés par le monde agricole pour échanger et partager leur connaissance. Ce sont entre autre :
Le téléphone
Le téléphone (fixe et mobile) est de plus en plus le moyen de communication le plus utilisé dans les  l’échanges entre producteurs de différentes structures faîtières. Mais il faut noter que  le téléphone mobile devient progressivement le moyen de communication le plus utilisé dans le monde agricole  compte tenu du fait que les réseaux couvrent plusieurs localités.
Plusieurs structures faitières ont opté pour le système de la flotte qui est un abonnement collectif à un service télécom, qui permet aux abonnés de téléphoner entre eux gratuitement ou à prix bas (il existe différentes modalités).  C’est une option  intéressante pour différents types d’organisations, qui veulent favoriser la communication entre membres/élus, entre différentes zones d’intervention, voire même entre différents acteurs des chaînes de valeur.
Les centres de services multifonctionnels
Les Centres de Service multifonctionnels  sont des endroits qui remplissent déjà des fonctions relatées aux besoins des OP, tels que lieu de réunion, lieu de stockage, siège administratif et représentatif, lieu de transformation, lieu de vente de produits etc., et que l'on équipe en ordinateurs (avec ou sans connexion). L’avantage de cette combinaison de fonctions est que la durabilité est mieux assurée, et que le centre peut aider à renforcer le niveau d’organisation des OP
On a l’exemple  de la Maison de Promotion de Karité (MIPROKA) de Song Taaba conçue pour renforcer les compétences des productrices de Karité au niveau local ainsi que leur accès à l’information et la communication, et pour promouvoir la consommation des produits locaux par la population locale.

Utilisation des TIC pour l’information et la sensibilisation des producteurs sur les différents thèmes liés au secteur agricole

Plusieurs outils TIC sont utilisés par le monde agricole pour informer et sensibiliser les producteurs. Ce sont entre autre :
Les émissions radio et les théâtres forum
Les émissions radio et les théâtres forum sont utilisées en général pour informer et sensibiliser les producteurs à la base. Ces  moyens de communication sont très efficaces et ont un impact considérable sur les producteurs et conduisent à des changements de mentalité et d’habitude. Ce sont  également des instruments qui permettent de toucher un plus grand nombre de producteurs à la fois.
On a deux types de radio qui sont utilisés par le monde agricole au Burkina à savoir :
 La radio Nationale  qui couvre une large partie du territoire et Les Radios communautaires qui sont des radios de proximité et jouent un rôle très important dans la diffusion d’informations pertinentes dans les zones rurales. La proximité augmente en plus la confiance envers l’information diffusée. Exemple : radio Pag la yiri à Zabré
La télévision
La couverture et l’impact de la télévision à beaucoup augmenté les dernières années. Pour la diffusion de certaines informations, elle semble même mieux placée que la radio l’image parle. Les producteurs utilisent ce moyen de communication pour faire passer certain message.
Exemple : l’émission TV-Koodo animée par des marionnettes, et qui combine des prix sur les marchés avec des informations pertinentes pour les producteurs.
Le monde agricole utilise aussi bien la télévision nationale que les Télévisions commerciales privées.

II.              Les opportunités d’utilisation des TIC dans la promotion du développement économique rural

Les avantages de l’utilisation des TIC par le monde agricole sont nombreux à savoir : Rapidité de transfert des informations d’un point à un autre, facilité de stockage, baisse des coûts, possibilité de travail à distance et de travailler à plusieurs, grande interactivité et disparition de la notion de l’espace physique
Les applications sont très diversifiées et on peut dire qu’il ya très peu de domaines qui peuvent échapper aux TIC. Néanmoins, le plus important est d’avoir en tête un modèle économique et ne pas seulement utiliser les TIC pour la forme et comme un phénomène de mode.

Les TIC peuvent être utilisées dans de nombreux domaines et peuvent servir à de nombreuses fins. L’utilisation des TIC  dans le monde agricole peut contribuer à la professionnalisation des OP et à l’amélioration de leurs performances. Elles aident à la mise en œuvre effective des programmes d’activités. 

L’on peut constater en général que si les producteurs ont accès à des informations pertinentes et qualitatives relatées à leurs méthodes de production, à leurs stocks et aux marchés qu’ils visent, ils peuvent augmenter leurs niveaux de production et obtenir des meilleurs prix pour leurs produits.

Conclusion

Ce rapport a permis dans un premier temps, d’analyser l’évolution des politiques agricoles au Burkina Faso dans leurs orientations stratégiques, leurs domaines d’intervention prioritaires ainsi que les bilans de leur mise en œuvre. Dans un deuxième temps, les caractéristiques générales du monde rural au Burina Faso ont été analysées en mettant l’accent sur la diversité des filières agricoles ainsi que les opportunités de promotion de ces filières. Enfin, la dernière partie du rapport a fait une évaluation de l’utilisation des TIC en milieu rural en termes non seulement des usages que l’on trouve déjà sur le terrain mais aussi en termes de possibilités d’usage.
Ce que l’on peut retenir c’est que le monde rural occupe une place importante dans toutes les stratégies de développement au Burkina Faso (CSLP, SCADD)  si bien que de nombreuses politiques sectorielles ont été élaborées au cours des différentes années à l’endroit du milieu rural. Egalement, les TIC sont de plus en plus utilisées dans le milieu rural et commencent à se présenter comme de véritables opportunités pour l’accélérer le développement de ces zones.
BIBLIOGRAPHIE
Burkina Faso, 2004 : Document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015. janvier 2004, Ouagadougou, 143p.
HESA, CEDRES, 2004. Projet de Recherche TASIM-AO. La commercialisation vivrière paysanne au Burkina Faso, 57p.
MAHRH, 2005 : préparation du programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), Ciblage des filières et de la zone d’intervention du PAFASP
MCPEA, 2006 : Balance Commerciale et commerce extérieur, période 1997-2002, 279p
Ministère de l’Agriculture, 1996. Lettre de Politique de Développement Agricole Durable, 16p.
Ministère de l’Agriculture, 1999 : Stratégie de croissance durable du secteur de l’Agriculture : Plan stratégique opérationnel (PSO), janvier 1999.
Ministère de l’économie et de développement, 2004 : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, janvier 2004, 134p.
Ministère des ressources animales, 1997. Note d’orientation du plan d’action de la politique de développement du secteur de l’élevage au Burkina Faso. 47p.
Ouédraogo Sylvestre, 2011, Rapport e-services pour le développement du monde rural, MPTIC
OUEDRAOGO Souleymane (2007), Etude portant sur la situation actuelle de l’Agriculture en Afrique de l’Ouest : Monographie de l’Agriculture du Burkina Faso


[1] Document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015, Burkina Faso (2004)
[2] OUEDRAOGO Souleymane (2007), Etude portant sur la situation actuelle de l’Agriculture en Afrique de l’Ouest : Monographie de l’Agriculture du Burkina Faso

[3] Statistiques de 2008


Source: revue réalisée par Inoussa TRAORE

Ce blog est le lieu pour moi de partager mes idées sur comment la gestion des TIC peut contribuer au développement de nos pays. Mon nom est Inoussa TRAORE, je suis originaire du Burkina, je prepare actuellement une thèse en sciences économiques à l'université Ouaga II, je suis également chargé d'études, de recherche et de formation à l'Association Yam Pukri

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mercredi 19 octobre 2011

Monographie d'organisations paysannes au Burkina Faso, acte 2

La deuxième organisation paysanne que nous présentons est l'Union des Coopératives Agricoles de la Vallée du Sourou.

L’Union des Coopératives Agricoles de la Vallée du Sourou est l’une des organisations les plus importantes de la région de la boucle du Mouhoun au Burkina Faso. 

L’UCAVASO relève d’une initiative paysanne de regroupement des coopérateurs en dehors des périmètres afin de défendre le prix du riz. Son origine remonte dans les années 1992-1993 où trois coopératives créent un bureau de coordination, puis en 1995 est mis en place un bureau de concertation entre quatre coopératives, pour enfin aboutir à une fédération de toutes les coopératives.
Formellement, l’UCAVASO a vu le jour en 1997. L’union regroupe de nos jours 11 coopératives agricoles et l’union provinciale des pêcheurs du Sourou. Elle compte un peu plus  de 2000 adhérents et exploite environ 2300 hectares sur les 3700 hectares aménagés. Le siège est situé à Niassan, département non loin de Tougan chef lieu de la province du Sourou.  L’union produit essentiellement des céréales (Riz, Blé, Mais) et des légumes (tomate, oignons, haricot vert, pomme de terre)
L’UCAVASO (Union des coopératives de la vallée du Sourou), structure technique et politique de coordination issue d’un projet de l’AMVS (Autorité de la Mise en Valeur de la Vallée du Sourou) datant des années 1990, travaille à la définition de règles communes pour la production et la commercialisation (fixation du prix de vente des principales denrées).
Concrètement, l’UCAVASO joue « le rôle de charnière entre les réseaux courts de l’économie locale et les réseaux longs du pouvoir national et des marchés internationaux »[1]
Parmi les partenaires internationaux de l’UCAVASO, on note MISTOWA (Network of regional market information systems and trader’s organization of West Africa). Dans ce sens, Bin (2008) affirmait ceci : « MISTOWA joue un rôle incontournable en atténuant le contraste excessif entre la daba, la pioche qui sert à cultiver l’oignon et le réseau Internet qui sert à leur vente. »  
Sur le plan de la production, l’UCAVASO  contrôle une production moyenne d’environ 30 000 t/an. Cette production est écoulée sur trois grands marchés d’envergure nationale et voire internationale (Gouran, Dî et Néhourou) qui sont fréquentés par de gros camions venant de Ouagadougou, Bobo, Koudougou, Ouahigouya, Yako et Dédougou.
A ces marchés s’ajoutent le marché de Niassan dont les informations sont disponibles sur la plateforme Esoko de l’ONG Afrique verte (www.esoko.com)

Sur le plan des difficultés, l’union fait face essentiellement à des difficultés de  financement qui limitent les activités de production des coopératives
Egalement les retards d’enlèvement et de payement entravent l’écoulement des productions agricoles.

Références
Bin (2008), la vallée du Sourou : entre agrobusiness et autonomie locale, Institut de géographie, Géocarrefour, vol.84
INSD (2008) Monographie de la province du Sourou
www.esoko.com



[1] Sara Bin, la vallée du Sourou entre agrobusiness et autonomie locale                                               

Monographie d'organisations paysannes au Burkina Faso, acte 1

Par cette série de monographie, nous ambitionnons présenter un bref aperçu de quelques organisations de producteurs qui font la fierté de l'agriculture Burkinabè.
La première OP que nous presentons est la Fédération Nian Zuen (ex FEPASSI)


la FNZ est une importante organisation de producteurs au Burkina située dans la province de la Sissili dans la région du Centre Ouest du Burkina Faso qui existe depuis plus d’une dizaine d’années mais qui a été reconnue officiellement en 2003. Elle compte actuellement cinq unions départementales (Boura, Biéha, Léo, To ; Sily) et totalise plus de 4760 membres. Les objectifs de la FNZ se trouvent assez bien résumés dans le document de « Plan d’Orientations et d’Actions »
Ce Plan d’Orientations et d’Actions (POA) de la FNZ est articulé autour de cinq (5) axes d’activités qui sont :
-       Renforcer les capacités d’organisation, de planification, de suivi et d’évaluation au sein de la Fédération
-       Renforcer les capacités d’organisation des producteurs pour un meilleur accès au marché
-       Améliorer la production agricole par des actions d’intensification auprès des producteurs membres de la FEPPASI et contribuer à la gestion durable des ressources naturelles à travers des actions de sensibilisation et de plaidoyers
-       Augmenter les revenus des producteurs et productrices à travers le développement d’activités génératrices de revenus liées à l’exploitation et à la valorisation des ressources forestières.
Sur le plan des ressources, les ressources humaines actives de la FNZ comprennent d’une part les membres du bureau exécutif, soit 7 personnes au total qui assurent l’exécution des affaires courantes de la FEPPASI et d’autre part le personnel de l’équipe technique composée de 3 agents salariés.
Quant aux  moyens financiers, ils comprennent d’une part les financements extérieurs dont le principal partenaire est la Coopération Suisse, ainsi que d’autres partenaires tels que IICD (Institut International pour la Communication et le Développement) et de nos jours le consortium Connect for Change (C4C) et d’autre part les fonds propres constitués essentiellement de :
-       les frais d’adhésion à raison de 30.000 F par union ;
-       les cotisations annuelles à raison de 50 000 F par union
Sur le plan des activités, une lecture du rapport d’activité 2005 montre que  la Fédération a mené depuis sa création des actions de grande envergure au profit de ses membres. Ainsi, à titre illustratif, on peut citer l’introduction des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) grâce au partenariat avec IICD qui a renforcé les capacités d’information d’une part entre les producteurs et d’autre part entre les producteurs et les partenaires au développement. On peut aussi citer le renforcement des capacités d’organisation des producteurs pour un meilleur accès aux marchés et  l’augmentation des revenus des producteurs et productrices à travers le développement des activités génératrices de revenus liées à l’exploitation et à la valorisation des ressources naturelles. Dans le cadre de cette deuxième illustration, en 2006, la fédération a élaboré deux documents de stratégies sur la commercialisation des céréales et sur la transformation et la commercialisation des graines de néré et de karité. A la campagne agricole 2005, 22 variétés différentes de maïs et de niébé ont été expérimentées en collaboration avec la recherche agricole nationale. Cette expérimentation a permis d’augmenter les rendements de certaines variétés de maïs tel que Obatampa. Cette variété qui donnait 3,5T/HA est passée à 7T/H par une application correcte de l’itinéraire technique.
Une bibliothèque a aussi été mise en place. Elle comporte des documents utilitaires en langues locales : nuni, mooré et sissala. Il s’agit des documents sur la production agricole, les organisations paysannes et la décentralisation.
Les unions membres de la FNZ couvrent une  trentaine de marchés locaux dont la périodicité varie de 3 à 7 jours. Les plus importants sont: Leo, To, Bieha, Nessira et Boura. Les transactions sur ces marchés portent sur le commerce de divers produits et articles, de l'igname, des céréales, de l'arachide, des noix de karité, etc.
Ces différents marchés sont aujourd’hui en passe d’être couverts par le Système d’Information des Marchés (SIM) développés par l’ONG Afrique Verte Burkina et les informations sur ces différents marchés seront bientôt disponibles sur la plate forme Esoko de Afrique Verte (www.afriqueverte.org)

Références
INSD (2008), Monographie de la province de la Sissili
Rapport d’activité 2005
www.feppasi.org
www.afriqueverte.org

jeudi 6 octobre 2011

Politiques agricoles, TIC et milieu rural au Burkina Faso: une revue de littérature

Introduction

Au Burkina Faso, le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. Ce secteur constitue la principale source d’emplois et de revenus pour plus de 80% de la population active. Les activités agricoles participent environ à hauteur de 40% à la formation du PIB (agriculture, élevage, foresterie et pêche).
De nombreuses politiques agricoles ont été élaborées au fil des années par l’Etat burkinabè afin de booster le développement de ce secteur.
En effet, en allant du programme d’ajustement du secteur agricole (PASA) à la stratégie de développement rural (SDR) en passant par la stratégie de croissance durable des secteurs agricole et de l’élevage et la lettre de politique de développement rural (LPDR), le Burkina Faso ambitionne à terme réduire de façon considérable la pauvreté rurale.
Aussi, depuis quelques années l’essor fulgurant des TIC et leur diffusion rapide dans le milieu rural ont convaincu les gouvernants à étudier dans quelles mesures ces TIC peuvent contribuer à l’atteinte plus rapide des objectifs visés.
Ce rapport fait tout d’abord le point des différentes politiques agricoles au Burkina Faso, les visions et stratégies ainsi que le bilan de leur mise en œuvre, ensuite un état des lieux sur les caractéristiques générales du développement du milieu rural burkinabè est présenté et enfin une évaluation de l’utilisation des TIC dans la promotion du développement économique rural au Burkina Faso est faite.

1ère  PARTIE: LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL AU BURKINA FASO: LE SCHEMA DIRECTEUR DU SECTEUR RURAL


I.                Les objectifs généraux de développement du secteur


Le gouvernement du Burkina Faso a mis en œuvre une série de reformes visant à créer les bases d’une croissance accélérée en améliorant les conditions de vie des populations et en développant une agriculture durable.
Au niveau de l’agriculture, les principales politiques et stratégies se sont traduites successivement par le Programme d’Ajustement Structurel Agricole (PASA), la stratégie de croissance durable des secteurs agricole et de l’élevage et par la nouvelle stratégie de développement rural à l’horizon 2015. Parallèlement,  le pays a adopté depuis 2000 le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) qui vise à assurer une croissance économique durable, équitable et de qualité. Cette stratégie a fait l’objet d’une révision en 2003.
Aujourd’hui, les CSLP ont laissé place à la Stratégie de Croissance  Accéléré et de Développement Durable (SCADD) et cela depuis la dernière révision du CSLP intervenu en 2009. La SCADD, tirant les leçons des expériences du Burkina Faso, se veut être une stratégie de développement durable où l'Etat et le secteur privé, de même que la société civile, jouent dans un cadre partenarial renforcé des rôles complémentaires de moteur de la croissance et de réduction des inégalités dans la répartition des fruits de la croissance nécessaire à la gestion durable des ressources environnementales nationales.
Cette vision se traduira notamment par l'accessibilité équitable des Burkinabè : (i) à des infrastructures économiques en nombre suffisant et de qualité (routes, équipements de transformation, TIC, énergie) ; (ii) aux services sociaux de base (santé, éducation, eau potable et assainissement) ; (iii) à une sécurité alimentaire et nutritionnelle et (iv) à un niveau de revenu décent dans un cadre de vie sain.

Pour ce qui est du volet spécifique relatif au monde rural, la vision du développement rural tel que retracée dans le document de stratégie est celle d’ « un monde rural moins pauvre, jouissant d’une sécurité alimentaire durable grâce à l’accroissement des productions agricoles, pastorales, halieutiques, forestières et fauniques ».
Ainsi, suite à l’élaboration de la Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) en 1992, le gouvernement du Burkina Faso a élaboré et adopté en mai 1992 un Programme d’Ajustement du Secteur Agricole (PASA) qui s’est traduit globalement par un ensemble de réformes et de mesures de désengagement de l’État des activités productives au profit des opérateurs privés. Les objectifs du PASA sont (i) la modernisation et la diversification de la production, (ii) le renforcement de la sécurité alimentaire et (iii) l’amélioration de la gestion des ressources naturelles.
De 1992 à 1996, la première phase du PASA a porté essentiellement sur la libéralisation de l’économie dans le secteur agricole et la réorganisation des services agricoles. A l’issue de cette période, le gouvernement s’est engagé à partir de 1996, dans la formulation d’une stratégie de croissance durable des secteurs de l’agriculture et de l’élevage.
Les grands objectifs de la stratégie de croissance agricole sont :
-        Accroître la production agricole de 5 à 10% par an au cours des 10 prochaines années ;
-        Contribuer à une croissance des revenus des exploitants agricoles et des éleveurs d’au moins 3% par personne et par an ;
-        Créer les conditions favorables à la disponibilité et à l’accessibilité des populations à une alimentation suffisante et équilibrée assurant une couverture des besoins caloriques de 2500kcal/personne/jour et une consommation de viande et « équivalent viande » de 21kg/personne/an ;
-        Généraliser la gestion durable des ressources naturelles par les communautés rurales.

II.            Les domaines d’intervention prioritaires


Pour l’élaboration de la stratégie de croissance agricole, le gouvernement du Burkina Faso a procédé à la réalisation d’un diagnostic approfondi des secteurs de l’agriculture et de l’élevage en juillet 1997. Ce diagnostic a débouché sur l’élaboration du Document d’Orientation Stratégique (DOS en décembre 1997) et du plan stratégique opérationnel (PSO en octobre 1999) qui traduit ses orientations en cinq (5) programmes prioritaires et six (6) filières.
-        Les programmes prioritaires transversaux concernent : la fertilité des sols, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la modernisation de l’agriculture, le soutien aux producteurs/opérateurs et à leurs organisations et l’appui institutionnel ;
-        Les six filières sont : les céréales (sorgho, mil, maïs, riz), le niébé, les tubercules (ignames et patates), le coton, les fruits et légumes et les oléagineux.

III.             Les orientations stratégiques


L’objectif global de la SDR à l’horizon 2015 est [1]d’« assurer une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d’un développement durable ».
Les principaux enjeux et défis identifiés pour le développement du monde rural sont de (a) renforcer la sécurité alimentaire, (b) augmenter les revenus des populations rurales, (c) assurer une gestion durable des ressources naturelles et (d) responsabiliser les populations rurales en tant qu’acteurs de leur développement.
Pour cela huit (8) principes directeurs et sept (7) axes stratégiques ont été identifiés
Principes directeurs
Axes stratégiques
1)     la promotion de la bonne gouvernance,
2)     le développement du capital humain,
3)     le renforcement du processus de décentralisation,
4)     la gestion durable des ressources naturelles,
5)      la prise en compte de l’approche genre
6)     la réduction des disparités régionales
7)     le recentrage du rôle de l’État et la responsabilisation des organisations professionnelles, des collectivités locales et des opérateurs privés
8)     le renforcement du partenariat entre l’Etat et  les autres acteurs qui interviennent dans le développement du monde rural.

1)        Accroître, diversifier et intensifier les productions agricoles, pastorales, forestière, faunique et halieutiques ;
2)        Renforcer la liaison production/marché ;
3)        Accroître et diversifier les sources de revenus ;
4)        Améliorer l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement ;
5)        Assurer une gestion durable des ressources naturelles ;
6)        Renforcer les capacités des acteurs et créer un cadre institutionnel favorable ;
7)        Promouvoir l’approche genre en vue d’améliorer la situation économique et le statut social des femmes et des jeunes en milieu rural.

Source : regroupé par l’auteur à partir du Document de stratégie de développement rural

IV. Bilan de la mise en œuvre


Les reformes mises en œuvre dans le cadre du PASA, ont concerné principalement deux volets : (i) la libéralisation de l’économie dans le secteur agricole et (ii) la réorganisation des services agricoles.
Selon l’analyse de Ouédraogo Souleymane[2] (2007), la libéralisation de l’économie dans le secteur agricole a abouti à la libéralisation de la commercialisation et des prix des produits agricoles (céréales traditionnelles, riz, graines oléagineuses) et à la privatisation de la quasi-totalité des entreprises publiques intervenant dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. A cela s’ajoute la suppression de la subvention sur les intrants agricoles déjà effective avant l’adoption du PASA.
La réorganisation des services agricoles qui s’est traduite par le recentrage des fonctions de l’État à travers la mise en place des structures déconcentrées, a été effective. Cependant elle n’a pas atteint ses objectifs en raison de l’insuffisance de ressources humaines en quantité et en qualité qui a largement limité les missions régaliennes surtout dans le domaine de l’appui - conseil et du suivi – évaluation.
Ces reformes ont eu pour conséquences entre autres une baisse des activités, voire un dépérissement des entreprises évoluant dans le secteur agricole, une exacerbation des contraintes de production agricole (approvisionnement en intrants et en équipements agricoles, commercialisation des produits agricoles). En effet, les acteurs non étatiques (organisations paysannes, opérateurs économiques, producteurs individuels, etc..) étaient insuffisamment préparés pour prendre la relève immédiate de l’État et le transfert accéléré de certaines fonctions, à l’occasion de la privatisation de sociétés publiques.
Quant à la stratégie de croissance durable du secteur agricole, La mise en œuvre  a été assurée soit directement à travers les différentes interventions du Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH), soit indirectement à travers les projets, les programmes (PNGT et PNDSA), ou dans le cadre des différents plans d’actions. Les principaux plans qui ont été mis œuvre au cours de la dite période sont : le plan d’actions pour la filière riz (PAFR), le plan d’actions pour le financement du monde rural, le plan d’actions pour l’émergence des OPA et le programme d’appui institutionnel.
Pour ce qui est de la stratégie de développement rural, sa mise en œuvre récente ne permet pas de tirer déjà un bilan.

2EME PARTIE: CARACTERISTIQUES GENERALES DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE RURAL AU BURKINA FASO


I.                La situation agricole au Burkina Faso, y inclus quelques statistiques
La situation agricole du Burkina Faso peut s’analyser d’une part à travers l’évolution des superficies et des principales cultures et d’autre part à travers l’évolution des niveaux de production.
Les superficies cultivables au Burkina Faso, sont estimées à 10 millions d'hectares (soit environ 30% de la superficie totale du pays). Seulement 3,5 à 4 millions d’hectares (soit le tiers) sont effectivement cultivées chaque année.
Les principales cultures sont :
-       Les céréales (sorgho, mil, maïs, riz et fonio) qui occupent près de 88% des superficies cultivées selon les années ;
-       Les légumineuses et les tubercules dont les principales cultures sont le niébé, le voandzou, la patate douce, l’igname. Elles occupent de très faibles superficies (environ 2% des emblavements annuels) ;
-       Les cultures de rente (coton, sésame, arachide, soja et canne à sucre) qui constituent des cultures d’exportation ;
-       Les cultures maraîchères (principalement la tomate, l’oignon et le haricot vert) et fruitières (principalement la mangue). Seuls le haricot vert et la mangue sont exportés vers l'Union Européenne.
L’agriculture au Burkina Faso est dominée par le système pluvial. Seulement 24 000 ha environ de terres, sont irrigués pour un potentiel irrigable de 233 500 ha dont 130 000 ha en maîtrise partielle de l’eau et 30 000 ha en maîtrise totale de l’eau. Les cultures irriguées sont le riz, la canne à sucre et les cultures maraîchères. Le riz est cultivé dans les périmètres irrigués. Le maraîchage est pratiqué également dans les périmètres irrigués et aussi dans de petits potagers individuels notamment en zone périurbaine. Ces dernières années, on assiste à la promotion de la culture de maïs irrigué (en saison sèche) à travers la petite irrigation.
Les statistiques de la Direction Générale de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DGPSA) nous donnent une idée de l’évolution des différentes productions agricoles.
Ainsi, au cours de la période 1995-2005, la production céréalière a progressé à un rythme moyen de 4,63% l’an, supérieur au taux de croissance annuelle de la population qui est de 2,4% l’an. Elle est essentiellement tirée par le maïs qui a connu une augmentation continue de la production de 10,67% en moyenne l’an et par le mil qui a progressé de l’ordre de 5,87%. Concernant les autres cultures vivrières, la plus grande augmentation revient à la patate douce dont la production est passée de 12 607 tonnes en 1995 à 70 815 tonnes en 2005 (soit un taux de croissance annuel moyen de 21,53%). La production du niébé a également progressé au rythme moyen de 6,67% l’an tandis que celle du vouandzou a baissé au rythme de 4,21% l’an au cours de la même période.
Quant aux cultures de rente, la croissance spectaculaire revient au coton qui est passé de seulement 150 451 T en 1995 à plus de 700 000 tonnes en 2005, soit un taux de croissance annuel moyen de 12,41% pour la dite période. Les productions d’arachide, de sésame et de soja ont également progressé à un rythme supérieur à 4% l’an renforçant l’élan de diversification des cultures dans les systèmes de production agricole au Burkina Faso.
D’une manière générale, l’augmentation de la production est due à l’accroissement des superficies révélant le caractère toujours extensif de l’agriculture Burkinabé et la nécessité d’intensifier les systèmes de production.

II.              Les contraintes et potentialités du milieu agricole au Burkina Faso


De nombreuses études ont analysé les contraintes et les potentialités du secteur agricole au Burkina Faso. D’une façon générale, ces études retiennent  les éléments ci-après :

Contraintes
Potentialités
L’insuffisance, l’irrégularité et la forte variation spatio-temporelle des précipitations avec une tendance à la baisse 
La prédominance du mode de production extensive avec le faible niveau d’intensification et de mécanisation des exploitations 
La faible liaison production - marché (faible valorisation des produits agricoles et le problème de la commercialisation des produits agricoles) 
Les fortes pressions démographiques sur les terres agricoles
L’exode rural qui prive certaines régions agricoles de leurs bras valides 
Le faible niveau des revenus ruraux et les difficultés d’accès au financement bancaire 
Les pesanteurs socioculturelles qui tendent à marginaliser les jeunes et particulièrement les femmes dans la société rurale
La faible fonctionnalité de certaines organisations des producteurs
Insuffisance de formation des producteurs agricoles 
La faible valorisation des résultats de la recherche agricole
L’insécurité foncière liée au régime foncier traditionnel
La dégradation des ressources naturelles et la baisse de la fertilité des sols 
L’enclavement du pays et ses conséquences sur le niveau des coûts des transports internes et externes
L’insuffisance de la maîtrise de l’eau  
Des possibilités pour l’irrigation sous-exploitées, seulement 12% des surfaces irrigables étant équipées
Des systèmes de production perfectibles
Une population particulièrement jeune (58% en dessous de 20 ans), ce qui représente un atout considérable pour l’avenir 
Une structuration dynamique des populations paysannes et des filières agricoles
Les concertations entre les différents acteurs des filières


III.            Les flux financiers

Le financement de l’agriculture au Burkina Faso est assuré en partie par l’Etat, les partenaires techniques et financiers et les institutions financières privées.
En général, les financements de l’Etat se font  sous forme de projets et programmes. L’état apporte une contribution en ressources propres et le reste des financements est trouvé sous forme de prêts, de dons et/ou de subventions notamment par des institutions internationales ou des pays par le biais de collaboration. On peut scinder les dépenses provenant du budget de l’Etat en deux catégories à savoir les dépenses de fonctionnement (agents, eau, électricité, etc.) et les dépenses d’investissement (construction de barrages, ….). La part du secteur rural dans le budget vaut en moyenne 25%.
Quant aux institutions financières privées, leur contribution est essentielle dans la mesure où elles interviennent directement au niveau des producteurs. On dénombre de plus en plus d’intervenants dans ces secteurs. Les domaines financés sont divers et vont de l’équipement à l’aide à la commercialisation. D’une manière générale on note que ces structures font de l’épargne – crédit mais aussi du crédit direct ou du préfinancement de production.  Les principales structures sont,
-       la Banque Agricole et Commerciale du Burkina (BACB, ex-CNCA), banque spécialisée issue d’une approche « banque agricole de développement » ;
-       la Banque Régionale de Solidarité (BRS-Burkina) qui a financé de nombreuses coopératives dans la région des vallées ;
-       les dispositifs de financement indirect, qui recouvrent les crédits octroyés par les sociétés agro-industrielles aux groupements de producteurs, dans le cadre de filières intégrées ;
-       les Institutions de Micro – Finance (IMF).
Enfin, on a les partenaires techniques et financiers. Les projets et programmes de développement rural au Burkina sont acquis soit par prêt, soit par dons ou subventions auprès des partenaires financiers. 
Le montant des projets et programmes en cours du secteur de l’agriculture s’élève à plus de 640[3] milliards de FCFA. Plus d’une trentaine de Partenaires Techniques et Financement (PTF) interviennent dans le financement de ces programmes. Les plus importants sont : la Banque Mondiale , la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Union Européenne (UE), la coopération Danoise (DANIDA), l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Islamique de Développement (BID), le Fonds Koweïtien pour le Développement Economique Arabe (FKDEA), la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), la Banque Ouest Africaine de développement (BOAD) etc.

IV.            La diversité des filières agricoles

Le document de Plan Stratégique Opérationnel (PSO) a permis d’identifier six filières de production végétale considérées porteuses : les céréales, le niébé, les tubercules, les fruits et légumes, les oléagineux et le coton. Le riz est dissocié des céréales sèches et constitue de ce fait une filière à part entière vu son importance.
En sus de ces filières, les filières sylvo – pastorales et de pêche sont d’une grande importance pour le Burkina Faso. Il s’agit surtout de la filière bétail/viande, la filière lait, la filière avicole, la filière cuirs et peaux, la filière bois-énergie, la filière gomme arabique et la filière poisson.

V.             Les principales opportunités pour la promotion des filières agricoles


Le tableau ci-après synthétise pour chaque filière agricole, les éléments d’opportunités de promotion.
filières
Opportunités de promotion
La filière céréales traditionnelles
Produit de grande consommation (70% des ménages) bénéficiant d’un soutien de l’Etat et des PTF.
Possibilité de croissance de la demande du fait du taux de croissance démographique
La filière fruits et légumes
Existence d’un fort potentiel de terres aménageables (plaines de Bagré et du Sourou)
Marché porteur surtout avec les pays européens
La filière oléagineux
Trois produits très porteurs (sésame, arachide et karité) avec une forte demande mondiale
Filière importante pour la lutte contre la pauvreté car concerne directement les femmes et les enfants
La filière niébé
Demande de plus en plus croissante aussi bien national qu’international
Démographie, urbanisation et changements des habitudes alimentaires sont favorables au niébé
La filière riz
Production nationale couvre seulement 30% de la consommation
Demande existe et est croissante, seulement 10% des terres cultivables sont effectivement mises valeur
Grande avancée dans la qualité des recherches sur le riz
La filière coton
La demande mondiale est très forte. Mais la forte variabilité des cours mondiaux constituent la principale crainte
Le Burkina Faso exporte 98% de la fibre produite vers des pays asiatiques et européens
Absence de grande filatures et d’usines textiles de grande importance en Afrique de l’Ouest.

3EME PARTIE : EVALUATION DE L’UTILISATION DES TIC DANS LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE RURAL AU BURKINA FASO

I.                Les utilisations des TIC dans le secteur agricole


Le développement des Technologies de l’information et de la Communication et ses usages tous azimuts n’ont pas échappé au monde agricole qui s’en est emparé dans des domaines multiples pour améliorer son univers. En parlant des TIC, on pense généralement à des nouvelles technologies: ordinateurs, Internet, téléphonie mobile, et autres. Mais il faut noter que les TIC incluent également des moyens pour la diffusion comme la radio et télévision. Et que les TIC peuvent être combinés avec des moyens d’information et de communication plus classiques comme les réunions physiques, les documents imprimés (journaux, dépliants, magazines, brochures, etc.), les tableaux d’affichage, le théâtre, etc.
Mis à part les scientifiques et les chercheurs, le secteur agricole compte une grande variété d'acteurs et de parties prenantes, comprenant les agriculteurs, les acheteurs, les agents de vulgarisation, les décideurs et les consommateurs finaux. À chacun de ces intervenants correspondent divers besoins et utilisations en matière de TIC, le dénominateur commun étant le partage et l’apprentissage de connaissances.
Les TIC sont d’une grande importance pour les organisations paysannes. En effet les agriculteurs ont généralement besoin d’informations sur les prix du marché, les prévisions météorologiques, les facilités de transport, les installations de stockage, les cultures et les maladies du bétail, ainsi que des conseils généraux en matière d'agriculture. Ces informations peuvent être fournies par le TIC de diverses manières.
 Dans le secteur agricole du Burkina Faso les TIC sont utilisé dans divers domaine notamment :
-       La diffusion d’information sur les prix et les stocks agricoles
-       La Visibilité et le marketing des produits 
-       Les échanges et le partage entre les producteurs
-       L’information et la sensibilisation des producteurs sur
les différentes techniques culturales

Utilisation des TIC pour la diffusion d’information sur les prix et les stocks agricoles

L’étude sur l’état des lieux des TIC dans le milieu rural réalisé par Ouédraogo et al. (2008) montre qu’il existe quelques systèmes d’informations sur les prix et les stocks de produits agricoles au Burkina qui utilisent les outils TIC à savoir des plates formes électroniques. L’objectif principal de ces systèmes est de permettre aux gouvernements et aux populations de mieux anticiper sur les fluctuations des prix et des produits, et d’ainsi contribuer à la sécurité alimentaire:
Comme exemple on a au Niveau national : La SONAGESS, le Bulletin électronique Afrique Verte, l’initiative TV KOODO, Le tradepoint de l’ONAC et la  plateforme m-mobile
Au niveau régional, nous avons les initiatives comme Tradenet, Manobi et MISTOWA.
L’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) possède également un dispositif qui s’appelle système d’information agricole régional (SIAR) dans le cadre de la politique agricole de l’Union.
Les producteurs utilise également le  téléphone surtout le mobile pour la recherche des marchés et pour s’informer sur le prix des produits agricole. La télévision et la radio sont également des outils TIC utilisé pour la diffusion d’information sur les prix et les stocks agricoles.
Mais il faut noter qu’il ne suffit pas d’avoir accès aux prix des marchés pour mieux commercialiser pour cela, il faut développer une compréhension plus profonde des mécanismes qui dirigent les marchés, de l’évolution des prix, des besoins des consommateurs, des motivations des acteurs sur les marchés etc. Il s’agit en général d’un travail en longueur. Ce travail est fait au Burkina par des structure tel que  Aprossa AV Burkina Faso ; CIR-B, Burkina Faso ; CIC-B, Burkina Faso.

Utilisation des TIC pour la Visibilité et le marketing des produits agricoles

En matière de visibilité et de marketing des produits du monde agricole, les TIC utilisés au Burkina par les producteurs sont les sites web, les dépliants, et les brochures.  Il faut noter que le Burkina comme la plupart des pays reflétant les mêmes physionomies sociales et économiques restent à la traîne pour plusieurs raisons : les acteurs sont très nouveaux sur le terrain des TIC ; il est coûteux de créer une plateforme web et l’expertise locale est rare.
On remarque en revanche que de plus en plus d’organisations construisent des sites webs, mais il existe beaucoup de lacunes dans la conception et  le suivi des plateformes webs.

Utilisation des TIC pour la Traçabilité et la  certification des produits agricole

Les producteurs utilisaient des   fiches et de cahiers pour assurer la traçabilité de leur produit surtout au sein des OP  qui veulent commercialiser. De nos jours plusieurs organisations paysannes numérisent leurs données dans des bases de données comme Access ou des tableurs comme Excel. Exemples : FEPPASI, APPROSA Afrique Verte Burkina
Certains OP ont commencé à utiliser des GPS pour mieux déterminer la superficie et la position exacte des champs de production. La formation à l’utilisation du GPS est relativement simple.  Exemple : Song Taaba (Productrices de Karité) au Burkina. L’association arrive grâce à cela à avoir la certification plus facilement de ses produits et à commercialiser à l’extérieur.

Utilisation des TIC dans les échanges et le partage de connaissance  entre les producteurs

Plusieurs outils TIC sont utilisés par le monde agricole pour échanger et partager leur connaissance. Ce sont entre autre :
Le téléphone
Le téléphone (fixe et mobile) est de plus en plus le moyen de communication le plus utilisé dans les  l’échanges entre producteurs de différentes structures faîtières. Mais il faut noter que  le téléphone mobile devient progressivement le moyen de communication le plus utilisé dans le monde agricole  compte tenu du fait que les réseaux couvrent plusieurs localités.
Plusieurs structures faitières ont opté pour le système de la flotte qui est un abonnement collectif à un service télécom, qui permet aux abonnés de téléphoner entre eux gratuitement ou à prix bas (il existe différentes modalités).  C’est une option  intéressante pour différents types d’organisations, qui veulent favoriser la communication entre membres/élus, entre différentes zones d’intervention, voire même entre différents acteurs des chaînes de valeur.
Les centres de services multifonctionnels
Les Centres de Service multifonctionnels  sont des endroits qui remplissent déjà des fonctions relatées aux besoins des OP, tels que lieu de réunion, lieu de stockage, siège administratif et représentatif, lieu de transformation, lieu de vente de produits etc., et que l'on équipe en ordinateurs (avec ou sans connexion). L’avantage de cette combinaison de fonctions est que la durabilité est mieux assurée, et que le centre peut aider à renforcer le niveau d’organisation des OP
On a l’exemple  de la Maison de Promotion de Karité (MIPROKA) de Song Taaba conçue pour renforcer les compétences des productrices de Karité au niveau local ainsi que leur accès à l’information et la communication, et pour promouvoir la consommation des produits locaux par la population locale.

Utilisation des TIC pour l’information et la sensibilisation des producteurs sur les différents thèmes liés au secteur agricole

Plusieurs outils TIC sont utilisés par le monde agricole pour informer et sensibiliser les producteurs. Ce sont entre autre :
Les émissions radio et les théâtres forum
Les émissions radio et les théâtres forum sont utilisées en général pour informer et sensibiliser les producteurs à la base. Ces  moyens de communication sont très efficaces et ont un impact considérable sur les producteurs et conduisent à des changements de mentalité et d’habitude. Ce sont  également des instruments qui permettent de toucher un plus grand nombre de producteurs à la fois.
On a deux types de radio qui sont utilisés par le monde agricole au Burkina à savoir :
 La radio Nationale  qui couvre une large partie du territoire et Les Radios communautaires qui sont des radios de proximité et jouent un rôle très important dans la diffusion d’informations pertinentes dans les zones rurales. La proximité augmente en plus la confiance envers l’information diffusée. Exemple : radio Pag la yiri à Zabré
La télévision
La couverture et l’impact de la télévision à beaucoup augmenté les dernières années. Pour la diffusion de certaines informations, elle semble même mieux placée que la radio l’image parle. Les producteurs utilisent ce moyen de communication pour faire passer certain message.
Exemple : l’émission TV-Koodo animée par des marionnettes, et qui combine des prix sur les marchés avec des informations pertinentes pour les producteurs.
Le monde agricole utilise aussi bien la télévision nationale que les Télévisions commerciales privées.

II.              Les opportunités d’utilisation des TIC dans la promotion du développement économique rural

Les avantages de l’utilisation des TIC par le monde agricole sont nombreux à savoir : Rapidité de transfert des informations d’un point à un autre, facilité de stockage, baisse des coûts, possibilité de travail à distance et de travailler à plusieurs, grande interactivité et disparition de la notion de l’espace physique
Les applications sont très diversifiées et on peut dire qu’il ya très peu de domaines qui peuvent échapper aux TIC. Néanmoins, le plus important est d’avoir en tête un modèle économique et ne pas seulement utiliser les TIC pour la forme et comme un phénomène de mode.

Les TIC peuvent être utilisées dans de nombreux domaines et peuvent servir à de nombreuses fins. L’utilisation des TIC  dans le monde agricole peut contribuer à la professionnalisation des OP et à l’amélioration de leurs performances. Elles aident à la mise en œuvre effective des programmes d’activités. 

L’on peut constater en général que si les producteurs ont accès à des informations pertinentes et qualitatives relatées à leurs méthodes de production, à leurs stocks et aux marchés qu’ils visent, ils peuvent augmenter leurs niveaux de production et obtenir des meilleurs prix pour leurs produits.

Conclusion

Ce rapport a permis dans un premier temps, d’analyser l’évolution des politiques agricoles au Burkina Faso dans leurs orientations stratégiques, leurs domaines d’intervention prioritaires ainsi que les bilans de leur mise en œuvre. Dans un deuxième temps, les caractéristiques générales du monde rural au Burina Faso ont été analysées en mettant l’accent sur la diversité des filières agricoles ainsi que les opportunités de promotion de ces filières. Enfin, la dernière partie du rapport a fait une évaluation de l’utilisation des TIC en milieu rural en termes non seulement des usages que l’on trouve déjà sur le terrain mais aussi en termes de possibilités d’usage.
Ce que l’on peut retenir c’est que le monde rural occupe une place importante dans toutes les stratégies de développement au Burkina Faso (CSLP, SCADD)  si bien que de nombreuses politiques sectorielles ont été élaborées au cours des différentes années à l’endroit du milieu rural. Egalement, les TIC sont de plus en plus utilisées dans le milieu rural et commencent à se présenter comme de véritables opportunités pour l’accélérer le développement de ces zones.
BIBLIOGRAPHIE
Burkina Faso, 2004 : Document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015. janvier 2004, Ouagadougou, 143p.
HESA, CEDRES, 2004. Projet de Recherche TASIM-AO. La commercialisation vivrière paysanne au Burkina Faso, 57p.
MAHRH, 2005 : préparation du programme d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (PAFASP), Ciblage des filières et de la zone d’intervention du PAFASP
MCPEA, 2006 : Balance Commerciale et commerce extérieur, période 1997-2002, 279p
Ministère de l’Agriculture, 1996. Lettre de Politique de Développement Agricole Durable, 16p.
Ministère de l’Agriculture, 1999 : Stratégie de croissance durable du secteur de l’Agriculture : Plan stratégique opérationnel (PSO), janvier 1999.
Ministère de l’économie et de développement, 2004 : Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, janvier 2004, 134p.
Ministère des ressources animales, 1997. Note d’orientation du plan d’action de la politique de développement du secteur de l’élevage au Burkina Faso. 47p.
Ouédraogo Sylvestre, 2011, Rapport e-services pour le développement du monde rural, MPTIC
OUEDRAOGO Souleymane (2007), Etude portant sur la situation actuelle de l’Agriculture en Afrique de l’Ouest : Monographie de l’Agriculture du Burkina Faso


[1] Document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015, Burkina Faso (2004)
[2] OUEDRAOGO Souleymane (2007), Etude portant sur la situation actuelle de l’Agriculture en Afrique de l’Ouest : Monographie de l’Agriculture du Burkina Faso

[3] Statistiques de 2008


Source: revue réalisée par Inoussa TRAORE

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